lundi 3 mars 2008

Un livre qui n'en est pas un.

Doublez votre mémoire est un journal graphique de Philippe Katerine. Mais oui tu sais! Celui qui chantait "j'adooooooooooooooooooore regarder danser les gens". Ce journal graphique est donc un mélange de "journal intime, souvenirs, rêves et hallucinations" comme il l'explique lui-même sur la quatrième de couverture.
Je l'ai reçu pour mon anniversaire (merci encore à la personne qui me l'a offert) et je ne me lasse pas de le relire.
Bien que je sois absolument convaincue qu'il a usé de sa notoriété pour publier ce livre, Katerine prouve encore une fois qu'il est un personnage fascinant. En fait non. C'est un extra-terrestre débordant d'humanité. Mais trève de blabla (ouais ouais, j'entends déjà les ta gueule Marce!), en voici un petit extrait, un de mes passages préférés:

"Au début de l'été 1979, j'avais 11 ans et un soir j'ai décidé de partir de chez mes parents pour vivre à Antibes. Antibes, je ne sais pas pourquoi, la douceur du nom, le club de basket, la mer bleue...
(...)
Le voyage devait s'effectuer à pied, il faisait beau, c'était possible, tout était possible (ndmm: de Chantonnay, sa ville natale, à Antibes, il faut bien compter 9h en voiture).
La veille, j'ai fait mon baluchon en cachette. A l'intérieur d'une serviette j'ai placé couteau, pain, saucisson, pommes, biscuits et j'ai refermé autour d'un baton comme Tom Sawyer à la Television.
J'ai mis mon reveil à 6 heures du matin et un mot sur la table de la cuisine avant mon départ.
(...)
A 6h30, je laissais la maisonnée endormie, le soleil se levait et même si je pleurais toujours, je marchais sans ressentir la pesanteur.
(...)
J'ai marché en extase, comme ça, sur quelques kilomètres, jusqu'à l'autre bout de la ville; à la sortie, j'avais déjà faim. Alors, je me suis posé sur le banc d'un calvaire, comme il en existe beaucoup en Vendée.
J'ai mangé une pomme sans l'épelucher, j'étais bien.
Soudain, j'ai entendu un sifflet sourd juste à mes pieds, dans les herbes hautes, et là; j'ai vu un énorme serpent jaune qui semblait surgir des entrailles de la terre. Il me regardait fixement s'apprêtant à me mordre. Alors, j'ai tout laché: pomme, baluchon, et j'ai couru, couru comme jamais j'ai couru.
5 minutes après, j'étais à la maison, il était 7 heures, tout le monde dormait. C'était sidérant tellement c'était calme. Mon mot était encore sur la table, je l'ai déchiré, puis je suis allé me coucher comme si rien ne s'était passé.
Quand je me suis réveillé, il était 10 heures, tout le monde était autour du frigo en se demandant pourquoi il était vide alors qu'il était plein la veille. Là, j'ai désigné Bobby notre chien. Il a été puni à dormir dehors. La semaine d'après il se faisait ecraser sur la nationale. J'ai toujours pensé à un suicide.

est-ce que les chiens de suicident?"

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